La joie des mots
Je le rencontre à Bazoches-sur-Guyonne, dans la maison de Jean Monnet à l’occasion de l’assemblée générale d’une association qui s’occupe de jardins (dont je reparlerai en racontant Sylvain). C’est que beaucoup de choses le passionnent, Jacques. Il respire l’enthousiasme. Il me semble avoir l’énergie d’un fort des halles mais ce qu’il fait circuler, ce ne sont pas des caisses de poireaux, carottes ou volailles plumées – ce qui serait également respectable ! -, ce sont des mots, des sonorités, des imaginations, des perles de dire, des histoires personnelles mises en phrases cristallines pour transmettre aux vivants. C’est une conviction. Celle que l’expression et la poésie sont comme l’air qu’on respire : indispensables.
Notre conversation nous emmène dans le temps et l’espace jusqu’à la maison qu’il a créée et menée des années durant à Saint-Quentin-en-Yvelines. Elle nous fait identifier une connaissance commune en la personne de Jacques Pornon avec qui j’ai travaillé autrefois. Je les imagine bien, ces deux Jacques, avec leur puissance de rêve et d’action, fertiliser le territoire de tout ce qu’ils trouvent beau : arts, poésie, création, musique, spectacle vivant. Je me dis qu’ils ont dû bien s’amuser ensemble et attiser des vocations.
On se retrouve dans la maison de Raymond Devos où il me présente deux femmes extraordinaires dont je raconterai aussi la rencontre étourdissante de vivacité ! Voilà tout ce que je sais ; il aime que les choses aillent vite je crois. Il doit avoir compris que la vie a une fin…
Il n’y a pas de doute, pour lui, dans la vallée de Chevreuse comme partout, le titre de notre projet doit d’abord s’écrire « se mettre aux vers ».
NB : pendant ce confinement, Jacques envoie à qui le souhaite un poème par jour avec une brève notice sur l’auteur ou l’autrice. Il suffit de le lui demander en lui écrivant à : j.fournier@gmx.com